
La face sombre des contes de fées : origines effrayantes des histoires pour enfants
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Les contes de fées sont aujourd’hui perçus comme des récits magiques emplis de princes charmants, de fins heureuses et de leçons de morale adaptées aux enfants. Pourtant, leurs versions originales étaient bien plus sombres, violentes et parfois même terrifiantes. Avant d’être édulcorés par Perrault, les frères Grimm ou encore Disney, ces contes servaient à transmettre des avertissements sévères et à inculquer des leçons de vie à travers des histoires marquées par la cruauté et la souffrance.
Des récits remplis de violence et de morale brutale
De nombreux contes, aujourd’hui adaptés pour les enfants, ont à l’origine des éléments macabres :
Cendrillon :
Dans la version originale de Cendrillon issue du Pentamerone de Basile, l’héroïne, nommée Zezolla, tue sa belle-mère pour que son père épouse sa gouvernante. Mais cette dernière, avec ses six filles, se révèle encore plus cruelle. Zezolla devient une servante surnommée « Cat Cendrillon ». Grâce à un dattier magique offert par des fées, elle obtient une robe pour aller au bal et conquiert le roi. Cependant, ses demi-sœurs, prêtes à tout, se coupent les orteils et le talon pour faire croire que la pantoufle leur appartient. Finalement, des oiseaux dénoncent la supercherie et les attaquent en leur crevant les yeux, clôturant ce conte dans une atmosphère bien plus macabre que la version de Disney.
La Belle au bois dormant :
La version originale de La Belle au bois dormant, issue du Pentamerone de Basile sous le titre Soleil, Lune et Talia, est bien plus sombre que le conte classique. Talia tombe dans un sommeil profond après s'être piquée avec une épine. Un roi marié la découvre et, au lieu de la réveiller d'un baiser, abuse d'elle avant de repartir. Elle donne naissance à des jumeaux qui, en cherchant à téter, retirent l’écharde et la réveillent. Lorsque la reine du roi apprend l’existence de Talia et des enfants, elle ordonne leur exécution et leur cuisson pour être servis à son mari. Heureusement, le cuisinier sauve les enfants. Furieux, le roi punit sa femme en la jetant dans les flammes, puis épouse Talia. Une version bien plus macabre du conte que nous connaissons aujourd’hui !
Blanche Neige :
Ce conte de Blanche-Neige dans sa version originale est bien plus cruel que celui de Disney. Dans la version des frères Grimm, la méchante reine n’est pas la belle-mère de Blanche-Neige, mais bien sa propre mère. Jalouse de sa beauté, elle ordonne à un chasseur de l’assassiner et de lui rapporter ses poumons et son foie, qu’elle compte dévorer. Heureusement, le chasseur trompe la reine en lui servant les organes d’un sanglier. Blanche-Neige survit et trouve refuge chez les sept nains. Mais la vengeance de la jeune fille est tout aussi impitoyable : lors de son mariage, elle force la reine à danser avec des chaussures de fer brûlantes jusqu’à en mourir. Un destin bien plus cruel que dans la version édulcorée que nous connaissons aujourd’hui !
Des avertissements déguisés en contes
Ces récits effrayants servaient avant tout à mettre en garde les enfants contre les dangers du monde réel. Le Petit Chaperon Rouge mettait en garde contre les prédateurs, Hansel et Gretel contre l’abandon et la famine, et Barbe Bleue contre les dangers des secrets et des époux violents.
L’adoucissement des contes avec le temps
À mesure que les sociétés ont évolué, les contes ont été adaptés pour correspondre à une vision plus édulcorée de l’enfance. Perrault a introduit des morales explicites, les frères Grimm ont légèrement atténué la violence, et Disney a transformé ces récits en histoires pleines d’espoir et de bonheur.
Les contes de fées aujourd’hui : entre horreur et enchantement
Si les versions modernes ont perdu leur côté terrifiant, l’intérêt pour les récits sombres persiste. De nombreuses réinterprétations en littérature et au cinéma (comme Into the Woods, La Princesse et la Grenouille ou Maléfique) revisitent ces contes sous un prisme plus fidèle à leurs origines. Ainsi, même si l’on aime rêver à des fins heureuses, il est fascinant de se rappeler que les contes de fées ne sont pas si innocents qu’ils en ont l’air.
Et vous, connaissiez-vous ces versions sombres des contes de votre enfance ?